Je suis un artiste multidisciplinaire et mon approche est celle d’un raconteur. C’est le mot qui me définit le mieux. Plus j’évolue, plus j’ai tendance à tisser un lien entre mes différents métiers. Je m’en sers comme autant de vases communicants afin de raconter le monde à ma manière, m’amusant à débusquer l’extraordinaire dans l’ordinaire.
C’est à partir de l’observation du réel que je donne libre cours à ma créativité. En arts visuels et numériques, je m’amuse à créer des univers qui relèvent du réalisme merveilleux.
Cette démarche se veut tout le contraire des processus de fabrication de réalités parallèles dont un nombre grandissant de gouvernants abusent et dans lesquelles nos sociétés s’enlisent. Pour ma part, je cherche à transmettre ma vision de la beauté du monde, sans pour autant fermer les yeux sur ses travers.
Au chapitre des techniques utilisées, je repousse sans cesse mes limites. Si j’ai toujours eu à cœur de faire ressortir la singularité propre à chacune de mes photos, je tends désormais à déceler toutes les images cachées qu’elle peut contenir. À partir d’un certain point de transformation, je ne parle plus de photo mais plutôt d’estampe. Les raisons peuvent être multiples. Par exemple, le sujet d’origine n’est plus reconnaissable ou j’en ai modifié le contexte. Ou encore, j’ai produit plusieurs variations de couleurs et de formes de la même image, comme c’est le cas avec les estampes traditionnelles. Et puis, de diverses manières, j’ai de plus en plus recours au dessin pour compléter mes œuvres.
Entre réel et imaginaire, je me permets toutes les audaces, pourvu qu’elles relèvent d’une intention pertinente.